Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Proxima estación Esperanza
Proxima estación Esperanza
Albums Photos
Archives
28 septembre 2007

Maldita sea la jodida tiza blanca

La craie blanche, chers amis, lecteurs, lecteuses, la craie blanche est l’ennemie de la profette coquette, à l’instar de ce que le slim est pour la fashionita rondouillette, ou de ce que le pantacourt avec des bottes est pour la greluche de moins d’1m70.

Mais plus encore que de la profette coquette, la craie blanche est l’ennemi du pantalon noir.

La scène se passe dans un collège ordinaire de France.

Certaines mauvaises langues diront qu’il s’agit d’un collège de France non métropolitaine, mais ne les écoutez pas. Ce sont des médisants.

La profette, une certaine Madame S. (simple coïncidence avec le fait que je m’appelle aussi madame S.) est en cours avec une classe de 3ème. L’objectif lexical est l’apprentissage des différents vêtements. N’ayant trouvé dans le manuel scolaire datant de Mathusalem une photo la satisfaisant, Profette propose à ces élèves de dire comment elle est habillée.

Les propositions commencent :

Elève Alpha: La señora S. llevo uno pantolones negras

Profette: vous êtes tous d’accord avec la phrase de votre camarade (oui je sais, dans un soucis pédagogique, je, enfin, profette devrait parler en Espagnol tout le long du cours, mais si je, enfin elle faisait ça, on avancerait jamais

Elève lèche-botte et intello toujours pratique dans une classe : No señora, se dice La señora S. lleva unoSSS pantAlones negrOOS

Profette : Si muy bien uhm (tain de bordel ! je sais toujours pas comment elle s’appelle celle là) Dalida ? (Dalida acquiesce, flattée que je me souvienne de son prénom, YESSS danse du scalp intérieure), bueno seguimos…

Classe bouche bée, accélération des pouls, putain de bordel, la tepu de prof nous a dis un truc en spanish, mais quoi ? On continue ! Seguimos (je pense qu’ils ont pas encore compris que le premier était la traduction du second) Levantad la mano .Profette lève aussi ça main, bon ok, j’arrête avec Profette, à ce stade de l’histoire vous avez compris qu’il s’agit de moi, après tout je peux bien supporter un peu plus de ridicule, donc je lève aussi la main, pour qu’ils comprennent qu’ils doivent lever la main, et comme c’est toujours les trois mêmes fayots qui participent j’en réveille un qui était sur le point de rêver de Beyoncé (sa race qu’elle tepu cette prof, peut pas me laisser dormir au fond près du ??? près du rien du tout, y’a pas de radiateurs dans les salles de classe ici, et y’a pas la clim non plus d’ailleurs) L’air super motivé, il relève la tête et dit :

Branleur du fond qui allait s’endormir : La senora S. llevas un camiseta amarillo

Moi : (putain de branleurs, au bout d’un an d’espagnol z’ont toujours pas appris que les adjectifs de couleurs sauf au moins 5 exceptions s’accordent en genre et en nombre avec le nom qu’ils qualifient, et que ça marche aussi pour les articles, sinon on finit par parler comme Jane Birkin : j’ai mis mon voiture dans ma garwage parce que je préfèrwe me déplac avec ma vélo) Llevaaaaa unaaaa camiseta amarillaaa (si j’attend qu’un fayot se réveille et rectifie on a pas fini). Ah tiens, une main se lève, oui uhmm (bon, lui il a une tronche de Jason) Jason ?

Julien :Julien !

Moi : ah oui pardon J (de toute façon les deux commencent par un J, qu’est-ce-qu’il me fait chier là ?)

Julien (ce p’tit pédé) : La señora S. tiene una mano blanca en el culo (madame S. a une main blanche sur le cul, non non, pas sur les fesses hein, sur le cul)

Moi : CERVEAU : eh les oreilles, Houston on a un problème, y’a un p’tit con qui vient de repérer une main à la craie sur le cul, le cul ? pourquoi t’as une trace de main, les oreilles, tu confirmes ? OREILLES : Roger (non, mais c’est Rodgeur comme dans les radios des avions, à l’américaine, mon cerveau s’appelle quand même pas Roger !) , je confirme, il a bien dit une main blanche sur le cul, on est mal les gars, va falloir ménager le sens du ridicule. CERVEAU : Bon la conscience, surtout tu paniques pas, mais… CONSCIENCE : trop tard les gars, ch’uis au courant, moi j’ai déjà envoyé les signaux de rougissement, là elle est tomate, over (ça c’est dans les radios des avions aussi, ça veut dire fin de transmission) CERVEAU : OK, bon, le cœur ? tu tiens le coup ? le rythme cardiaque ça va ? CŒUR : ça s’accélère un peu mais on va gérer, over. CERVEAU : bon, alors le cou, tu vires 90° Est, les yeux vous mattez en bas, les mains on s’agite sur les fesses et on enlève la craie, et les cordes vocales on se prépare, va falloir répliquer, je prépare la répartie …5 4 3 2 1 ingnition : euh oui, mais c’est la mienne ! CERVEAU : putain les gars, on a encore merdé !

MORALITE : Même si le noir ça amincie, jamais à l’école !!!

MORALITE 2 : Arrêtez de vous faire chier avec les accords masculin/ féminin, les élèves n’en ont rien à foutre, enfin, si, ça les fait juste marrer quand j’imite Jane Birkin, voilà t’y pas qu’il me prennent pour un clown maintenant, allez madame, refaites nous Jane Birkin !

MORALITE 3 : Toujours décrire une photo, même une moche, mais jamais, plus jamais demander aux élèves de me décrire.

Publicité
Commentaires
M
Bienvenue à toi Valérie et merci pour ton commentaire.
V
Ton blog (on se tutoie tous dans l'éducation nationale, n'est-ce pas?) est absolument GE-NIA-LI-SSI-ME!!!!<br /> <br /> Etant néo-tit d'espagnol moi-même, je me reconnais exactement dans tout ce que tu écris (la vie dans l'établissement... et en dehors).<br /> <br /> Merci de mettre des mots sur nos impressions et nos sentiments.
M
Certes, mais je suis gauchère et j'écris bizarrement, alors je me retrouverais tout le temps avec du veléda sur les mains et sur le bras... En plus j'ai pris l'habitude d'effacer quelques caractères au tableau avec mes mains, imagine un peu le résultat avec du feutre!
L
Et Dieu créa le feutre Velléda... Alléluia !
S
tout ce que j'ai à dire, c que sa phrase etait parfaite : una mano blanca... apres tu vas te plaindre quils ne savent pas accorder? tu aurais dû rebondir!!! looooooooooool
Proxima estación Esperanza
Publicité
Publicité