Dieu existe
Oui Lecteur, Lectrice, j'en ai la preuve formelle. Dieu existe, mais il ne nous a pas crées par amour comme on tente de nous le faire croire à tort. Dieu est un informaticien de génie, et il a crée un super jeu qui s'appelle The Word. Il a commencé par inventer deux personnages, qu'il a appelé Adam et Eve. Il les a installés dans un coin sympa le skin jardin d’Eden, puis, il a ajouté un élément The Snake (oui Dieu parle anglais au départ, mais les développeurs du jeu l’ont traduit dans toutes les langues). Après, il a mis le programme : la tentation, symbolisé par un pomme, il avait pas des masses d’imagination ce jour là, parce que moi, j’aurais mis, je sais pas moi, un pot d’Hägen Daz Belgium Chocolate, ou une bouteille de Heinneken bien fraîche, ou un verre de Sauternes avec une assiette de fois gras, ou au pire, si vraiment il voulait mettre un fruit ben une mangue, mais non, Dieu il a mit un pomme, et il s’est bien marré quand Eve est allée croquer dedans. Après il a fait genre, « non mais je vous puni, fini le jardin d’Eden, blablabla » (en fait il venait de se chopper un virus, alors bon, il a fallu qu’il mette le jardin d’Eden à la corbeille), il a dit à Eve « tu souffriras en couche » tout ça parce qu’en fait ça le faisait bien marrer, et puis il s’est dit : « tiens, si on les faisait se reproduire ? ».
Alors on en est là.
Et faut que je vous raconte la partie de The Word de Dieu, mercredi après midi.
Bon alors, mercredi, Dieu, il a ouvert la partie « Manu, la prof d’espagnol pas trop glamour ». Bon, il a dit, je vais la faire aller à la pharmacie, pour lui faire acheter des trucs comme du déodorant anti transpirant et anti auréoles qui te foutent la honte en public, un crème qui marche pas contre la cellulite mais que t’en achète quand même parce qu’un message subliminal à la télé te dit « achète c’est bien, si t’achète pas tu vas mourir dans d’atroces souffrances ».
Manu parti donc à la pharmacie pour acheter ses trucs top glamour, manquait plus qu’une pommade contre les hémorroïdes, ou un traitement pour soigner les mycoses. Vous savez (non vous ne savez pas, ça n’arrive qu’à moi de pareils moment de souffrance) ce moment où vous arrivez à la pharmacie, il y a une queue de trois kilomètres de long derrière vous, et vous dites tout doucement :
_ euh, je crois que j’ai une mycose vaginale, ma gynéco est partie deux semaines aux Bahamas (ouhais en partie avec mes sous) et j’aimerais bien avoir un traitement.
_ parlez plus fort je vous entends pas »
Bon alors là, vous parlez plus fort, histoire que toute la pharmacie en profite, et le pharmacien, qui pour une fois est un jeune type plutôt mignon et pas une vieille peau en blouse verte dit à un volume sonore assez élevé pour que Roger, qui est à l’autre bout de la pharmacie entende « dis donc Roger, je lui donne quoi à la petite dame là, elle a des pertes odorantes et ça démange, et elle est allergique à Mycosenator. » Bon, Manu était en train de repenser à tout ça, en faisant la queue avec son traitement contre les auréoles et sa crème anti cellulite, quand elle releva la tête, c’était à son tour de passer à la caisse. Et évidement, la caisse libre, je vous le donne en mille, c’était la caisse du beau pharmacien, celui qu’on tombe jamais sur lui quand on vient acheter une boite de capotes et des bonbons au miel, ou un masque hydratant. Alors là, Manu se mordit la joue pour ne pas éclater de rire. Elle posa ses achats sur le comptoir en évitant de regarder le beau pharmacien dans les yeux, quand son regard tomba sur : « Antironfle, tu te mets un médicament sous la langue et pffuit, tu ronfles plus » ce qui lui fit penser à ça. Et là elle faillit s’étouffer à force de rire, grillant à jamais ces chances avec le beau pharmacien.
Dieu mercredi, il s’est éclaté en jouant à The Word. Heureusement, le soir, il devait être d’humeur romantique, parce que finalement, Jeune Homme Timide a embrassé Manu.