Comment j'ai presque branché samedi soir
Hier soir, avec C. on est sorties dans un club de Salsa. Bien sûr, ni elle ni moi ne savons danser la Salsa. A deux j'entends! Évidemment on sait se déhancher comme des petites folles sur la piste face à face en lançant des regards aguicheurs au mâles environnants, mais un fois en couple, on est perdues. Nous avons donc du refuser plusieurs invitations à danser, nous contentant de danser avec un pote à C. (évidement, comme il est à fond sur C., il dansait plutôt avec elle, et moi je faisais moquette tapisserie.
Alors je me suis approché de la piste pour voir les couples virevolteter. Et c'est là que j'ai vu monsieur chemise à rayures colorées qui dansait un peu maladroitement (mais c'était touchant, et en tout cas il savait danser à deux lui au moins) avec une vieille qu'avait de beau restes. Monsieur Chemise à rayures colorées était un jeune homme charmant, pas très grand, mais bon, je m'en fous parce que j'aime bien les petits, et je ne mesure qu'un mètre 65, donc j'ai pas besoin d'en trouver un d'1m90, et il avait surtout un très beau sourire, je le sais, parce que quand il est passé près de moi je lui ai foutu une main au fesses souri, et il a répondu à mon sourire. Après, il est retourné danser avec une autre vieille, et je me suis dis que c'était probablement un gigolo quelqu'un qui prend des cours de Salsa dans le club, et qui venait s'entraîner le samedi. En fait, je préférais me dire "il est seul et il vient danser un samedi soir dans un club de salsa pour ne pas se pendre au milieu de son salon", plutôt que "bobonne l'attends à la maison, mais il est venu draguer des vieilles".
La soirée s'est donc passée de la façon suivante: je le regardais, il me regardait, je détournais mon regard, je recommençais à le regarder, il détounait son regard, et quand l'un arrivait à croiser le regard de l'autre on se souriait (niaisement) et on rougissait. Je papotais avec C., quand j'ai vu Monsieur Chemise à rayures colorées attendre devant le vestiaire pour récuperer sa veste, il est allé dire au revoir à une des vieilles (mais qu'est ce qu'elle a de plus que moi?) et il est parti. Le temps que je me dise, "je me lève, et je vais bafouiller n'importe quel truc pourvu qu'il prenne un verre avec moi, et si je lui notais mon numéro de téléphone sur un bout de papier?" et il était parti.
Alors du coup je saurais jamais, peut être que bobonne l'attendais à la maison (la première chose qu'il ait fait après avoir récupéré sa veste c'est regarder son portable) peut être qu'il aurait répondu casse toi espèce de gros thon désolé Mademoiselle mais je ne partage pas cette attirance, peut être qu'on aurait pu boire un coup ensemble, qu'on se serait revu et que je me serais apperçu qu'en fait il aimait le tunning et l'extrème droite. Bref, de temps en temps, j'aimerais avoir un peu moins peur du ridicule et de me prendre des vestes pour me lancer un peu. Mais en ce moment je ne me sens pas très sure de moi, alors je me dis que si je lui avais tapé dans l'oeuil, au bout du 5ème sourire il aurait tenté une approche. Sans regrets, enfin presque.